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A Sangsit, le temple de Beji est consacré aux cultures aux champs sèche. Malgré ce temple
ausisi est donc prioritairement un temple de Subak ( sociète agriculture ), c’est l’harmonie des canaux et des voies
d’écoulement de l’eau. Les sculptures sont ici surtout en grès, ce qui donne une
toute autre vision architecturale que pour les œuvres réalisées avec la roche
volcanique, cette lave noire qui est ici remplacée avantageusement par un grès
fin et relativement clair. Du coup, l’ensemble gagne en finesse et en douceur.
D’étranges sculptures de visages ressemblent aux antiques œuvres sud et
centroaméricaines (incas, aztèques ou mayas), de quoi s’interroger quelque peu sur
les chemins mondiaux de la diffusion culturelle ! Surtout, cela ne fait
qu’ajouter du sel aux mystères qui entourent ces temples du nord de Bali.
A l’arrière du temple
Beji, par un sentier au milieu de la rizière, on arrive au Pura Dalem Kelod Sangsit, le temple
des morts de la localité. Impressionnant et exotique, celui-ci intrigue par ses
représentations démoniaques et plus encore érotiques où l’imaginaire balinais
s’exprime bien librement. Bien surtout. Dévoilant ses seins gigantesques,
Rangda, la sorcière pas toujours bien-aimée, est omniprésente sur les murs dont
certaines scènes décrivent l’enfer, avec ses tortures comme il se doit, voire
parfois aussi le paradis avec sa débauche d’érotisme. Les artistes balinais ont
pu ici donner libre cours à leur inspiration, certes nourrie du panthéon
hindouiste mais aussi des fruits féconds de leur imagination sans borne.